La question de l’extrémisme violent est aujourd’hui au cœur des thématiques considérées somme stratégiques et mobilise la communauté des chercheurs, les décideurs politiques comme la communauté internationale. Par conséquent, la production de connaissance pertinentes et mobilisables dans le cadre des politiques publiques est devenue un enjeu important. En effet, les grandes mutations du début du 21e siècle dans le monde sont caractérisées par la poussée des crises identitaires, religieuses, politiques et la montée en puissance de groupe extrémistes. Ainsi l’étude de ces tensions diverses a donné lieu à une focalisation sur les problématiques de l’insécurité publique, la violation des droits de l’homme et l’instabilité sociale. Une telle situation impose une vigilance méthodologique , notamment à propos de la question spécifique de l’extrémisme violent.
Définit comme un phénomène complexe, l’extrémisme violent se décrit comme toute forme de croyance et d’actions de personnes soutenant ou usant de la violence pour atteindre des objectifs idéologiques, religieux ou politiques incluant le terrorisme et autres formes de violence politique et communautaire.
En effet, la région du sahel a la spécificité d’être à la jonction du monde arabe et de l’Afrique subsaharienne. Elle est soumise au influence du Maghreb. L’internationalisation du terrorisme a favorisé la floraison de plusieurs cellules djihadistes en Afrique et au Burkina Faso en particulier. Des groupes comme Al-Qaida, l’Etat islamique, ont lancé une campagne d’adhésion idéologique et opérationnelle des mouvements djihadistes au sahel.
Ces facteurs combinés à l’intervention et l’influence politico-religieuse d’acteurs externes au sahel, redessinent les cartes d’un conflit idéologique dans lequel se mêlent le religieux et le politique.
Le terrorisme est devenu progressivement un phénomène endogène inscrit dans le quotidien du Burkina Faso, et l’une des zones les plus touchées est la région du sahel. Ses manifestations se sont multipliées avec des prises d’otages, des attaques. D’où la nécessité d’inscrire la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme comme défi régional et national.
C’est dans ce cadre que la commune de Falagountou a pris part à la formation des chargés de communication des collectivités territoriales et administrative du sahel qui s’est tenue du 13 au 17 Mai 2019 à Dori, organisée par l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) en collaboration avec Burkina Faso Regional Program (BFRP) et financée par USAID
Le but de cette formation visait à renforcer les capacités des chargés de communication des mairies, haut-commissariat et gouvernorats du sahel en technique d’information, de communication et d’animation de pages de réseaux sociaux sur les questions d’extrémisme violent.
Au cours de ces cinq jours de formation, cinq thèmes ont essentiellement été abordés :
- Les expériences de reportages d’information et de stratégie de communication dans le domaine du discours de haine et de l’extrémisme violent, du discours de haine au crime de haine :
Ce premier thème élabore les points communs pour assurer un bon transfert de connaissances, les manifestations du discours de haine et l’analyse des méthodes des leaders radicaux.
- Comment passer des messages apaisés de paix et de cohésion sociale :
Ce point définit la posture que doit prendre le communicateur pour être un médiateur et vecteur de cohésion sociale, analyse les critères d’une bonne information, le choix lexical en cas d’attaque terroriste et la nécessité d’avoir une stratégie de communication.
- Problématiques inhérentes à la couverture du terrorisme :
il est question de faire une controverse autour de la notion de terrorisme, comment informer en cas d’attaque terroriste ? et comment le journaliste doit assurer sa sécurité en cas d’attaque terroriste ?
- La technique d’écriture journalistique axée sur la déconstruction du faux :
Ce thème évoque les techniques d’écriture journalistique et la notion du « FAKE NEWS »
- Communiquer via les réseaux sociaux et utilisation du multimédia :
ce dernier point relate les techniques pour gérer la réputation numérique et l’identité numérique, le choix de sa plateforme parmi les réseaux sociaux, l’animation de page web, blog, presse audio.
Ce fut pour la commune de Falagountou l’occasion de présenter et partager son expérience sur la gestion de son site web et sa page Facebook. D’acquérir de nouvelles techniques pour son amélioration.
Le projet de développement régional au Burkina Faso est destiné à renforcer les interventions en matière de développement visant à limiter la montée de l’extrémisme violent dans le contexte actuel du Burkina. Cette démarche est motivée par la présence accrue de groupes extrémistes violents sur notre territoire provoquant une situation d’agitation et de détresse.
Voyant l’impact dévastateur de l’extrémiste violent sur la vie et les moyens de subsistances des populations, cette formation permettra de mettre œuvre l’échelle régionale et nationale.
Etant les médiateurs et vecteurs de cohésion sociale, les 26 participants des collectivités territoriales et administrative du sahel ont regagné leur commune respective avec pleins d’outils sur les techniques de communication sur la prévention de l’extrémisme violent.
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